
5 erreurs fréquentes en freelance, et comment les éviter.
Apprendre de ces erreurs, c’est inné ?
Les freelances comme les entrepreneurs adorent parler de leurs galères et de leurs échecs. C’est comme une série de batailles menées, de cicatrices glorieuses et d’obstacles surmontés qu’ils/elles sont fiers d’avoir vécus… Et puis tous et toutes vous le disent : les galères, les échecs, c’est comme ça qu’on apprend ! C’est tout autant d’itérations et d’expérimentations qui vous permettent de grandir en tant que professionnel·le et en tant que personne. C’est un peu comme les chutes du bébé qui apprend à marcher : elles font partie intégrante du développement de l’autonomie. Tout ce discours positif sur l’apprentissage, je suis la première à le reprendre à mon compte.
Mais est-ce si facile de tirer des leçons de ses galères ? Moi, il m’est arrivé de faire plusieurs fois la même bêtise. Il y a des gens qui enchaînent les relations amoureuses toxiques et tombent toujours dans le même panneau… Moi, dans le domaine pro, j’ai parfois été comme les galériens des relations amoureuses : sous-pricé une prestation à moult reprises, sous-évaluer encore et encore mon temps de travail, ne pas avoir décelé les mauvais payeurs… Il y a des galères que je répète sans apprendre.
Je voulais partager des idées pour apprendre à apprendre de ces galères ! En fait, pour apprendre de ses erreurs, il faut deux choses : un certain état d’esprit ET de la méthode.
L’état d’esprit, je l’ai évoqué, c’est ce qu’on appelle en anglais le growth mindset, l’état d’esprit de croissance. C’est le fait de ne pas dire “je suis nulle en X ou Y” mais d’être dans l’idée qu’on peut devenir meilleur.
C’est aussi le fameux état d’esprit du débutant dont on a souvent parlé dans les Café Freelance. Mais cela ne veut pas dire qu’on peut ou qu’on doit vouloir tout apprendre ! On ne peut pas tout faire. Parfois, le bon état d’esprit, c’est de déléguer une tâche à quelqu’un qui fait mieux que soi. La galère à répétition peut vous amener à décider qu’il faut faire faire telle ou telle tâche à quelqu’un de compétent (un graphiste, un comptable, etc).
Les méthodes pour apprendre de ses échecs, il n’y en a pas qu’une seule. Mais je voudrais vous parler d’un concept en particulier, la session de post-mortem.
C’est quoi, le post-mortem ? Ce terme morbide se réfère d’abord à l’acte médical qui consiste à examiner un cadavre pour déterminer la ou les causes du décès 😱 Mais, il a pris un nouveau sens dans le monde de l’entreprise : quand une équipe se réunit après la réalisation d’un projet pour déterminer ce qui a échoué, ce qui a réussi, et pour quelles raisons. C’est Ed Catmull dans son super livre Creativity, Inc., qui décrit la culture de la créativité propre aux studios Pixar.
Chaque film de Pixar, c’est des années de travail intensif ! Après avoir fini un projet, les équipes aimeraient passer au suivant pour éviter le fameux baby-blues. Mais elles sont obligées de se soumettre d’abord à une session de post-mortem. On demande à chaque participant de lister cinq actions qu’il réitérerait exactement de la même façon et cinq actions pour lesquelles il procéderait différemment. L’idée est de prévenir les malentendus, de passer en revue tous les sujets, d’échanger sans contrainte.
Chez Google aussi, on fait ça. Non seulement, les équipes ont des rituels pour faire le bilan d’un projet mais il faut aussi tout mettre par écrit pour qu’il y en ait des traces pour les générations futures. Le post-mortem, c’est un rituel et un exercice qui permet de grandir de ses échecs. Comme l’a dit un jour Henry Ford : « L’échec offre l’opportunité de recommencer. Mais cette fois de manière plus intelligente. » Le post-mortem, c’est un moyen d’y parvenir.
Quelques règles-clés pour réussir son post-mortem en tant que freelance :
- Faire le point sans tabou après un projet ou une épreuve difficile, si possible avec d’autres personnes (partenaires, observateurs, amis…)
- Se poser des questions rituelles : qu’est-ce que je referai pareil, qu’est-ce que je ferai différemment ? Quelles sont les 3 leçons que j’en tire ?
- Consigner tout ça par écrit et archiver avec méthode
- Créer une mini base de données perso sur tous les sujets liés à ses échecs.
- Avant de lancer un nouveau projet, prendre soin de relire les rapports post-mortem les plus pertinents (les leçons tirées de projets similaires)
Laëtitia Vitaud | Experte #FutureOfWork